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Shobogenzo

Le Vaste Éveil

Trésor de l'Oeil

Ecouter la Voix des Anciens

Entre 1231 et 1253 de notre ère, le Grand Maitre Japonais Dōgen, réformateur du zen Sôtô, laissa s'imprégner sur parchemin par la main de ses proches disciples et par sa propre écriture, une somme d'enseignements profonds sur le zen, la pratique de zazen et le sens d'une vie engagée de bodhisattva, une vie toute tournée vers la manifestation de l'éveil dans l'ordinaire de nos jours.

Naquit ainsi peu à peu le Shōbōgenzō, une somme de 95 textes spontanés faisant pour certains partie de l'ensiegnement que le Sage Maitre dispensa à ses moines ou aux disciples laïcs. 

Il ne s'agit pas d'un catéchisme bouddhique, ni d'un bréviaire zen.

Le Shōbōgenzō est l'essence la plus pure de l'esprit zen, de la philosophie de vie de cette Voie merveilleuse inspirée et fondée sur l'enseignement et l'expérience du Bouddha Shakyamuni.

​Dōgen est reconnu comme le plus grand penseur spirituel et philosophe de son époque et ses textes sont étudiés de partout dans le monde, y compris dans les plus prestigieuses universités. Son écriture est extrêmement complexe ; tout d'abord car il s'agit de l'écriture d'un moine intellectuel, enfant de la haute bourgeoisie du milieu du 13è siècle au pays du soleil levant ; complexe aussi car le style littéraire déployé est celui d'un grand maitre zen se servant d'une plume désillusionnante et tranchante, la plume des kōan, des apories, de la poésie japonaise et des joutes philosophique. 

L'ensemble est un trésor de sagesse universelle, nullement destiné aux bouddhistes, d'ailleurs le bouddhisme n'intéressait pas particulièrement Dōgen, tout du moins pas le bouddhisme tel qu'on le voit aujourd'hui comme une sorte de religion embourbée de dogmes et de règles.

C'est un enseignement offert à tout être en quête de sagesse, d'éthique, de sens, de profondeur humaine et d'élévation spirituelle: la quête de tout Homme, la Grande Quête de l'Éveil.

La moelle de ces oeuvres fut destinée en grande partie aux moines, une poignée d'hommes réunis dans les monastères que le Maitre fonda ou traversa ; pourtant même ces enseignements destinés aux moines demeurent vivants, accessibles et parfaitement percutants pour toute femme et tout homme désireux aujourd'hui de suivre le chemin de la Sagesse Intérieure.

On retrouve aussi des textes qu'il écrivit, ou qui furent retranscrits, lors de rencontres ordinaires avec des proches et amis, et de partages informels de la sagesse du zen que le Maitre aimait offrir sans compter.

Il s'agit d'une "bible" universelle, inspirante, et grandement d'actualité.

Qu'est-ce qu'être un être humain, ici, dans ma vie? Qu'est-ce que ce monde?

Qu'est-ce qu'être éveillé? Qu'as-t-il enseigné le Bouddha et en quoi son enseignement peut accomplir et épanouir ma vie? Quelle est ma place dans l'univers? Et qu'est-ce que l'Univers? Comment ma vie peut-elle être profondément éthique, heureuse, révélée, éveillée pour mon propre bien aller et le bien aller du monde entier? Comment vivre une vie faite de bien, libérée du mal aller et produisant le bien pour tous les êtres? Comment aider cet être que je suis et comment aider ce monde? Qu'est-ce qu'être un bodhisattva engagé par des voeux de vie? C'est à dire comment m'engager pleinement à révéler manifester ma vie pour le bien universel? Comment protéger la nature, les royaumes et les êtres?

Que suis-je? 

Alors que souvent en Occident on distord ces textes pour en faire un catéchisme sombre et inaccessible d'un bouddhisme zen élitiste et somme toute incompréhensible et austère, en réalité l'Enseignement de Maitre Dōgen est un hymne à la vie. 

A partir de sa propre expérience de l'éveil et de sa propre pratique du zen, il convie d'abord ses proches moines, puis, sur leur exemple, chacun d'entre nous à nous approfondir et nous élever pour, en incarnant la pratique du zen, révéler notre véritable nature, notre visage originel, et ainsi manifester une vie éveillée, libre, épanouie, profonde et sincère, ouverte à toutes les choses et à tous les êtres, bienveillante et forte, authentique et généreuse. Une vie de "bouddhas".

Dans notre Trandition et dans notre Lignée, l'étude du Shōbōgenzō est fondamentale, tout comme d'autres grands textes anciens tels que le Denkoroku (la lumière de la transmission), le Eihei-Koroku, le Shinji-Shobogenzo (recueil de 300 koans), le Tenzo-Kyokun (l'enseignement au maitre de cuisine) et bien d'autres.

Deux grands maitres zen de notre ligné, Gudo Wafu Nishijima Roshi et Mike Chodo Cross, sont d'ailleurs les seuls auteurs-traducteurs et minutieux commentateurs de l'intégralité de l'oeuvre, 95 volumes, à avoir restitué cette somme sublime sans trahir le coeur koanique et le style  poétique de Maitre Dōgen. Leur traduction commentée est utilisée et étudiée dans le monde entier et fait référence.

Les maîtres zen Pierre Taigu Tetsuten et Federico Dainin Jôkô, continuent à dispenser l'enseignement de ces textes les traduisant de manière fidèle au style profond des maîtres anciens, préférant cette transmission à une traduction littérale fastidieuse et inaccessible.

Dans notre Sangha, Federico Dianin Jôkô Sensei continue de dispenser cet enseignement lors des kusen (enseignement pendant zazen), des teisho (groupes d'étude), en dokusan (entretien individuel) et en vulgarisant dans l'édition la moelle de ces oeuvres magnifiques.

Ci dessous vous trouverez quatre textes du Shōbogenzō traduits par Federico Dainin Jôkô Sensei qui font l'objet d'étude en ce moment dans la sangha. Cliquez sur l'un des 4 titres pour accéder à la lecture du texte:

"Le Zen est transmis en dehors des écritures, ce qui signifie qu'il est nécéssaire de parcourir les écritures pour en percevoir les merveilles,

en comprendre les limites et allègrement s'en libérer."

Federico Dainin Jôkô Sensei
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Le Shōbōgenzō est traduit littéralement par "Le Trésor de l'Oeil de la Vraie Loi". Federico Dainin Jôkô Sensei traduit plutôt le sens par "Le Vaste Eveil Trésor de l'Oeil". Cette interprétation de l'intitulé est précieuse puisque cela mène notre intention d'étude non pas dans le leurre de la recherche d'une "vraie loi", mais plutôt vers la compréhension que la loi véritable , dans le sens d'essence des choses, est l'éveil manifesté. Cet éveil est le Trésor vu et recouvré en toutes les choses, mais il est tout aussi bien l'oeil qui perçoit et recouvre la vue véritable, la vue subite et pure, libre et transparente, authentique de soi et du monde.

Voici la liste des volumes qui composent l'oeuvre majeure de Maitre Dōgen:

  1. Genjô kôan (現成公案), "La Réalisation du kôan comme présence", 1233.

  2. Maka hannya haramitsu (摩訶般若波羅蜜), "La vertu de grande sagesse", 1233.

  3. Busshô (佛性), "La nature de bouddha", 1241.

  4. Shinjin gakudô (身心學道.), "L'étude de la voie par le corps et par l'esprit", 1242.

  5. Sokushin zebutsu (即心是仏), "L'esprit même est le bouddha", 1239.

  6. Gyôbutsu igi (行佛威儀), "Les attitudes majestueuses des bouddhas dans leur pratique", 1241.

  7. Ikka myôju (顆明珠), "Une perle brillante", 1238.

  8. Shin fukatoku (心不可得), "L'esprit est insaisissable", 1241.

  9. Kobusshin (古佛心), "L'esprit des anciens bouddhas", 1243.

  10. Daigo (大悟), "Le grand éveil", 1242.

  11. Zazengi (坐禪儀), "Les règles de la méditation assise", 1243.

  12. Zazenshin (坐禪箴), "Précis de méditation assise", 1242.

  13. Kaiin zammai (海印三昧), "Le samâdhi du sceau de l'océan", 1242.

  14. Kûge (空華), "Les fleurs du vide", 1243.

  15. Kômyô (光明), "L'éclat lumineux", 1242.

  16. Gyôji (行持), "La pratique assidue", 1242 et 1243.

  17. Immo (恁麼), "Tel", 1242.

  18. Kannon (觀音), "Avalokitesvara", 1242.

  19. Kokyô (古鏡), "L'ancien miroir", 1241.

  20. Uji (有時), "L’être-temps", 1240.

  21. Juki (授記), "La prédiction", 1242.

  22. Zenki (全機), "La totale activité", 1242.

  23. Tsuki (都機), "La pleine activité", 1243.

  24. Gabyô, "L'image d'un gâteau de riz", 1242.

  25. Keisei sanshoku, "Le son de la vallée et la forme de la montagne", 1240.

  26. Bukkôjôji, "Dépasser le bouddha", 1242.

  27. Muchû setsumu, "Expliquer un rêve dans un rêve", 1242.

  28. Raihai tokuzui, "Se prosterner et obtenir la moelle", 1240.

  29. Sansuikyô, "Le sûtra des montagnes et des rivières", 1240.

  30. Kankin, "La lecture des sûtra", 1241.

  31. Shoaku makusa, "Ne commettre aucune mauvaise action", 1240.

  32. Den'e, "La transmission de la robe", 1240.

  33. Dôtoku, "Le savoir-dire", 1242.

  34. Bukkyô, "Les enseignements du Bouddha", 1241.

  35. Jinzû, "Les pouvoirs merveilleux", 1241.

  36. Arakan, "L'arhat", 1242.

  37. Shunjû, "Le printemps et l'automne", 1244.

  38. Kattô, "Les emmêlements", 1243.

  39. Shisho, "Le certificat de succession", 1241.

  40. Hakujushi, "Le cyprès", 1242.

  41. Sangai yuishin, "Les trois mondes ne sont qu'esprit", 1243.

  42. Sesshin sesshô, "Expliquer l'esprit et expliquer la nature", 1243.

  43. Shohô jissô, "Le véritable aspect des dharma", 1243.

  44. Butsudô, "La voie du Bouddha", 1243.

  45. Mitsugo, "La parole secrète", 1243.

  46. Mujô seppô, "La prédication de l'inanimé", 1243.

  47. Bukkyô, "Les écritures bouddhiques", 1243.

  48. Hosshô, "La nature de dharma", 1243.

  49. Darani, "Les dhârani", 1243.

  50. Semmen, "La toilette du visage", 1239.

  51. Menju, "la transmission directe", 1243.

  52. Busso, "Les bouddhas et les patriarches", 1241.

  53. Baika, "Les fleurs de pêcher", 1243.

  54. Senjô, "La purification", 1239.

  55. Jippô, "Les dix directions", 1243.

  56. Kembutsu, "Voir le Bouddha", 1243.

  57. Henzan, "Les consultations", 1243.

  58. Ganzei, "La prunelle des yeux", 1243.

  59. Kajô, "L'ordinaire de la maisonnée", 1243.

  60. Sanjûshichihon bodaibumpô, "Les trente-sept rubriques de l'éveil", 1244.

  61. Ryûgin, "Le mugissement du dragon", 1243.

  62. Soshi seirai i, "L'idée du maître-patriarche en venant de l'ouest", 1244.

  63. Hotsu mujôshin, "La production de l'esprit insurpassable", 1244.

  64. Udonge, "La fleur d'udumbara", 1244.

  65. Nyorai zenshin, "Le corps entier du tathâgata", 1244.

  66. Sammai ô zammai, "Le samâdhi roi des samâdhi", 1244.

  67. Tembôrin, "La mise en branle de la roue du dharma", 1244.

  68. Daishugyô, "La grande pratique", 1244.

  69. Jishô zammai, "Le samâdhi de la réalisation par soi-même", 1244.

  70. Kokû, "L'espace vide", 1245.

  71. Hatsuu, "Le bol", 1245.

  72. Ango, "La retraite", 1245.

  73. Tashintsû, "La pénétration de l'esprit d'autrui", 1245.

  74. Osaku sendaba, "Le roi qui demandait saindhava", 1245.

  75. Shukke, "Le renonçant", 1246.

Les douze chapitres des nouveaux manuscrits (shinsō)

  1. Shukke kudoku, "Les mérites du renoncement".

  2. Jukai, "La réception des préceptes".

  3. Kesa kudoku, "Les mérites du kasâya", 1240.

  4. Hotsu bodaishin, "La production de l'esprit d'éveil".

  5. Kuyô shobutsu, "La vénération des bouddhas".

  6. Kie Buppôsôbô, "Prendre refuge dans les trois trésors".

  7. Jinshin inga, "La foi profonde dans la causalité".

  8. Sanjigô, "Les trois périodes du karma".

  9. Shime, "Les quatre chevaux".

  10. Shizen biku, "Le moine dans le quatrième dhyâna".

  11. Ippyaku hachi hômyômon, "Les cent huit portes de l'éveil".

  12. Hachi dainin gaku, "Les huit recommandations du grand homme".

Neuf chapitres supplémentaires

  1. Bendôwa, "Propos sur la négociation de la voie", 1231.

  2. Jûundôshiki, "Règles pour la seconde salle des nuages", 1239.

  3. Hokke ten hokke, "La fleur de lotus tourne la fleur de lotus", 1241.

  4. Bodaisatta shishôbô, "Les quatre captations du bodhisattva", 1243.

  5. Jikuimmon, "Enseignements pour l’office", 1246.

  6. Shin fukatoku, "L'esprit est insaisissable (II)".

  7. Dôshin, "L’esprit de la voie".

  8. Shôji, "Les naissances et les morts".

  9. Yuibutsu yobutsu, "Seul un Bouddha avec un Bouddha".

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